CONCOURS 1999
Rapport série MP


Monsieur MARTINEZ Michel



RÉSUMÉ

Le texte qui servait de support, cette année, pour le résumé et pour les questions est jugé satisfaisant, à la fois par sa structuration et par les difficultés relatives qu'il présentait : vocabulaire, nombre d'exemples, répétitions, dernier mouvement difficile à résumer si l'on manquait complètement de repères littéraires. Pour un sujet de concours, ce texte apparaît donc comme " suffisamment sélectif ".

Si l'on signale moins de dérives que les années précédentes dans le compte des mots, les autres erreurs les plus fréquentes restent les mêmes : pauvreté lexicale, qui conduit à de grosses difficultés de reformulation, oubli d'idées importantes (en début et en fin de texte), fautes parfois voyantes (et même sur le nom de Stendhal), sans oublier le lot habituel de copies raturées, sales, presque illisibles, ce qui reste toujours étonnant dans un concours de ce niveau.

La prise en compte des demi-points dans l'évaluation et le passage à une restitution des " grands mouvements de la pensée " dans le texte à résumer donnent de la souplesse à l'exercice, ce qui est jugé nettement positif. Dans l'immense majorité des cas, la grille de correction est jugée satisfaisante, avec une seule remarque négative sur les critères 1 et 3, qui se recoupent partiellement. Le seul regret concerne le nombre assez élevé de copies moyennes, ce qui limite les écarts de notation dans cette épreuve du résumé.



QUESTIONS

Le remplacement de questions " de pure culture " par des " questions de compréhension " (expressions employées par plusieurs correcteurs) est unanimement salué.

Rappelons qu'il s'agit d'abord, dans les réponses à ces questions, d'argumenter ou d'expliquer brièvement, sans se contenter d'une simple citation. Il faut également signaler que certains candidats n'ont pas bien vu le lien (pourtant très explicite) de ces questions avec le texte précédent, et qu'ils ont donc fourni des réponses générales à partir des trois œuvres du programme. En dehors de cette confusion assez étonnante, et du lot d'absurdités amenées par quelques souvenirs pour le moins approximatifs en histoire littéraire, ces questions ne semblent pas avoir posé de problème particulier.



DISSERTATION

Ce sujet de dissertation est jugé, dans bien des cas, trop large : sujet " sans piège ", " trop attendu " ou bien " trop dans l'optique générale du programme ", pour reprendre quelques formulations de cette remarque. Cette caractéristique a sans doute directement favorisé la multiplication des développements préfabriqués, venus d'ouvrages d'appui, mais surtout de cours magistraux, d'où " l'absence de problématique personnelle ", " le manque de réflexion personnelle ", ou " le manque d'originalité ", dans la grande majorité des copies.

Même si les " plans par œuvres " semblent désormais moins nombreux (et il faut s'en réjouir), beaucoup de plans restent très maladroits car ils séparent Bergson des deux autres auteurs. Les autres défauts majeurs ne varient guère par rapport aux années précédentes : faiblesses dans l'exercice même de la dissertation (introduction, conclusion, problématique), recours aux abréviations, maladresses syntaxiques, fautes d'orthographe, sottises ou naïvetés " philosophiques ", copies sales ou même " repoussantes " selon l'expression d'un correcteur. Est-il besoin de rappeler qu'une relecture finale est nécessaire, pour éliminer les erreurs ou les cocasseries les plus voyantes ?

Mais, dans ce concert habituel, le refrain dominant, cette année, vient de ce clonage de copies, qui transforme la dissertation en simple question de cours, et les candidats à ce concours en perroquets. Cette dénaturation de l'épreuve atteint désormais un seuil critique, et la dissertation doit redevenir d'urgence un exercice individuel d'argumentation, fondé sur une lecture personnelle des œuvres, à partir d'une question précise : ces trois exigences se trouvent actuellement ignorées par la majorité des candidats, et l'on a le sentiment, en particulier, que beaucoup d'entre eux n'ont pas lu les œuvres dont ils parlent. Comme d'habitude, il faut par ailleurs signaler les réussites, avec quelques candidats excellents, qui apportent la preuve d'une véritable réflexion et d'une culture qui dépasse les limites du programme.

La grille de correction est jugée satisfaisante.

La moyenne de l'épreuve est de 9,10 ; l'écart type de 2,94.