Le jury a été une fois encore sensible à un nombre non négligeable de prestations de bonne qualité. Toutefois, la session de 1998 a été marquée par un tassement des notes et une baisse sensible du niveau des candidats. Cette constatation amène à rappeler les principales exigences de l'épreuve.
L'analyse du document proposé doit être succincte tout en rendant fidèlement compte des idées essentielles et des articulations logiques. Le projet argumentatif du passage doit être clairement défini. S'il faut éviter les balbutiements inaudibles, il faut aussi se garder de l'amplification prolixe : il serait vain de croire qu'une aisance verbale trop apparente puisse se substituer à la précision réelle de la pensée.
Le commentaire ne doit être ni une paraphrase ni une simple illustration des thèses de l'auteur. Il évitera tout autant de plaquer de façon artificielle une problématique empruntée à des souvenirs de cours ou totalement étrangère aux questions soulevées par le texte. Un bon commentaire dégage une idée qu'il approfondit en s'appuyant sur des exemples précis, en faisant preuve de méthode et de sens critique.
L'entretien ne devrait pas embarrasser le candidat. Il s'agit pour lui de montrer ses aptitudes au dialogue et son ouverture d'esprit. Les questions du jury donnent l'occasion de rectifier certaines erreurs, d'éclairer des affirmations équivoques et d'apporter des compléments d'information. L'aptitude à mobiliser des connaissances, ou même le simple bon sens suffiraient dans la plupart des cas à surmonter tous les obstacles. Bien entendu, les questions d'intérêt général qu'abordent les documents ne peuvent être prolongées que grâce à la culture, non moins générale, acquise au cours des années de lycée, à travers les cours d'histoire, de littérature, de philosophie, etc. La curiosité de jeunes esprits toujours en éveil sur les grandes questions de la science, de l'art, de la vie intellectuelle permet d'enrichir opportunément l'exposé.
La correction de la langue fait partie des exigences élémentaires. Or bon nombre de candidats semblent ignorer les rudiments du bon usage. La syntaxe est trop souvent négligée, le vocabulaire impropre, les registres de langue confondus. Le relâchement de l'expression transforme parfois l'entretien en une séance de révision grammaticale, au détriment des questions fondamentales liées au sujet. Le respect des règles linguistiques, un maintien correct lui aussi sont des valeurs rares mais très appréciées du jury.
Dans ces conditions, le candidat qui fait preuve de rigueur dans son discours, d'ouverture d'esprit et d'honnêteté intellectuelle, montrant qu'il s'est préparé sérieusement à l'épreuve, a toutes les chance de réussir.